Généalogie génétique

E.M. Chekunova vient de publier un papier intitulé: The first results of genetic typing of local population and ancient human bones in Upper Dvina region.

Le but de cette étude était d'analyser la structure génétique dans le bassin de la Divna Septentrionale dans le nord-ouest de la Russie sur une longue durée à partir d'échantillons anciens et modernes. Les tests ont été réalisés à la fois sur l'ADN mitochondrial et l'ADN du chromosome Y. La population moderne a été testés dans 3 régions différentes: Serteysky, Usviatsky et Sennitsky. 14 personnes (7 hommes et 7 femmes) ont été sélectionnées dans la région de Serteysky, 13 personnes (7 hommes et 6 femmes) dans la région de Usviaty, et 4 personnes (2 hommes et 2 femmes) dans la région de Sennitsky.

Les résultats de l'ADN du chromosome Y sur la population moderne ont donné 50% de R1a-M17, 19% de R1b-M343, 25% de N1c-M46 et 6% de I1-P30:


L'ADN mitochondrial a étét testé sur la région hyper-variable HVR1. Les résultats sont les suivants:


43% des échantillons appartiennent à l'haplogroupe H, 26% à l'haplogroupe U. Les autres haplogroupes minoritaires HV, V, T1, K, W, J1b, et N1b appartiennent à des groupes ouest eurasiens.

6 squelettes de différentes cultures archéologiques allant du mésolithique à l'époque médiévale ont également été testés. L'échantillon A3 est une dent appartenant à un vieil homme chasseur-cueilleur trouvé sur le site de Serteya VIII daté d'environ 4000 av. JC. Il était accompagné par de la poterie décorée par de longues impressions réalisées au peigne. Les échantillons A6 et A9 ont étét trouvés sur le site de Serteya II et sont datés d'envrion 2500 av. JC. Ils sont attribués à la culture Zhizhitskaya du Néolithique Final. L'échantillon A8 est issu du site de Naumovo daté également d'environ 2500 av. JC. Il est également attribué à la culture Zhizhitskaya. L'échantillon A4 ets une dent d'un individu issu du site de Anashkino, daté entre 800 et 400 av. JC. Enfin l'échantillon A5 est issu d'un individu de l'époque médiévale près du lac Sennitsa. Les résultats obtenus sont les suivants:


Tous les échantillons appartiennent à l'haplogroupe mitochondrial H. 4 échantillons appartiennent à l'haplogroupe du chromosome Y R1a, et les 2 autres à l'haplogroupe du chromosome Y N1c.

La prédominance de l'haplogroupe mitochondrial H tant dans les échantillons anciens que modernes montre que cet haplogroupe est un marqueur de l'époque post-glaciale dans cette région. Les études récentes ont montré que cet haplogroupe est absent dans le mésoltihique d'Europe Centrale et de l'ouest. Dans ces régions la situation change avec l'arrivée des fermiers Néolithiques, puisque cet haplogroupe devient de plus en plus fréquent au Néolithique Moyen et Récent. On suppose que cet accroissement est lié à la dispersion des cultures cordée et campaniforme de la fin du Néolithique. L'haplogroupe mitochondrial U est également lié aux populations Mésolithiques d'Europe. L'apparition des haplogroupes mitochondriaux V, T1, K, W, J1b, et N1b est probablement liée à l'arrivée de la culture rubanée dans la région au début du Néolithique.

Concernant l'ADN du chromosome Y, l'haplogroupe N1c est traditionnellement relié à la culture Mésolithique de la Céramique perforée entre 4200 et 2000 av. JC, au sud de la Scandinavie. L'arrivée de l'haplogroupe I1 dans la région est probablement liée à la pénétration de la culture des gobelets à entonnoirs dans la région.

Il est intéressant de noter que le mésolithique est de l'haplgoroupe du chromosome Y R1a, du même groupe que le Mésolithique de Carélie testé par Haak (2015). Il semble bien que l'haplogroupe R1a était situé dans le nord de la Russie européenne au Mésolithique, alors que R1b était situé dans les Steppes à cette même époque.

Enfin, il faut préciser que les tests mitochondriaux ont été effectué uniquement sur la région HVR1 ce qui n'est pas suffisant pour déterminer l'haplogroupe de manière certaine. Ainsi le Mésolithique de Serteya pourrait être également de l'haplogroupe U.