L'Asie de l'Ouest localisée entre l'Afrique, l'Asie et l'Europe a été une région clef dans l'histoire des migrations humaines, concernant notamment l'origine et la dispersion du Néolithique.
Oleg Balanovsky et ses collègues viennent de publier un papier intitulé: Genetic differentiation between upland and lowland populations shapes the Y-chromosomal landscape of West Asia. Ils ont étudié l'ADN du chromosome Y de 598 individus issus de sept populations d'Asie de l'Ouest: trois groupes de Géorgiens et quatre groupes d'Arméniens:
Ils ont testé chacun de ces individus sur 40 SNPs appartenant aux principaux haplogroupes et 17 STRs. Les résultats ont été comparés avec ceux issus de 15 papiers précédents. Les auteurs ont alors réalisé une analyse multi-échelles rassemblant 44 populations différentes d'Asie de l'ouest:
De manière intéressante, la figure ci-dessus montre deux groupes différents. Le premier inclut des populations situées dans les zones montagneuses et parlant une langue Turque (en orange) ou Indo-Européenne (en rouge): Arméniens, Azéris, Kurdes, Iraniens et Turcs. Le second inclut des populations situées dans les plaines et parlant une langue Sémitique (en vert): Jordaniens, Libanais, Irakiens, Palestiniens, Syriens et Arabie Saoudite.
L'haplogroupe R1b est trouvé à hautes fréquences dans de nombreuses populations d'Europe de l'Ouest mais également de l'Est. Les auteurs ont séquencé le chromosome Y de cinq individus d'Europe de l'Ouest et de cinq individus d'Europe de l'Est. Le résultat obtenu montre que la clade R1b-L23 se sépare en deux branches parallèles: R1b-L51 (Europe de l'Ouest) et R1b-GG400 (Europe de l'Est):
Ces deux branches ont un âge similaire d'environ 6000 ans. Les auteurs ont ensuite placé sept anciens individus de la culture Yamnaya sur cet arbre, sachant que tous ces individus appartiennent à l'haplogroupe R1b. Ces anciens individus n'appartiennent pas à la branche occidentale car ils sont L51-, ou P310-, P312-. De plus cinq individus sont positifs pour GG400, Z2103, GG625 ou Z2105. Ils appartiennent donc à la branche orientale. Les deux autres individus pourraient appartenir à une troisième branche parallèle à L51 et GG400, mais maintenant éteinte ou très rare.
La divergence entre populations des montagnes et des plaines est également confortée par les études d'ADN ancien qui ont montré que les populations Néolithiques d'Anatolie et d'Iran (zones montagneuses) sont dominées par les haplogroupes G2a et J, alors que les populations Néolithiques du Levant (plaines) sont dominées par l'haplogroupe E1b.
Différentiation génétique entre les populations des régions montagneuses et des plaines en Asie de l'Ouest
lundi 20 mars 2017. Lien permanent ADN du chromosome Y