Les Dénisoviens sont une population humaine identifiée par le génome d'un os de phalange de doigt trouvé dans la grotte Denisova dans les montagnes de l'Altaï au sud de la Sibérie. Les Dénisoviens ont divergé des Néandertaliens il y a environ 400.000 ans et au moins deux populations Dénisoviennes distinctes se sont mélangées avec les hommes modernes en Asie. Récemment une mandibule humaine a été découverte dans la grotte de Baishiya sur le plateau Tibétain. Elle est datée d'au moins 160.000 ans. Une étude précédente a attribué cette mandibule à un homme de Denisova sur la base de l'analyse du protéome.

Dongju Zhang et ses collègues viennent de publier un papier intitulé: Denisovan DNA in Late Pleistocene sediments from Baishiya Karst Cave on the Tibetan Plateau. Ils ont analysé l'ADN contenu dans les sédiments des couches archéologiques de la grotte de Baishiya:

2020_Zhang_Figure1.jpg, nov. 2020

Les auteurs ont analysé des échantillons issus de huit couches sédimentaires distinctes appartenant à huit couches archéologiques d'âge différent. L'analyse a montré que toutes les couches contiennent de l'ADN mitochondrial de mammifères. De plus quatre de ces échantillons issus des couches 2, 3, 4 et 7, contiennent de l'ADN mitochondrial humain. La couche 2 est datée de 30.000 ans, la couche 3 de 50.000 ans, la couche 4 de 60.000 ans et la couche 7 de 100.000 ans. L'analyse phylogénétique des séquences mitochondriales obtenues montre qu'elles appartiennent à des Dénisoviens:

2020_Zhang_Figure4.jpg, nov. 2020

Autant l'ADN Dénisovien est de bonne qualité dans les couches 4 et 7, autant il est plus ténu dans les couches plus récentes 2 et 3. Ainsi la présence de Dénisoviens ne fait pas de doute sur le plateau Tibétain entre 100.000 et 60.000 ans. Leur présence à une date plus récente jusqu'à l'arrivée des hommes modernes reste une question ouverte.