Alors que la paléo-génétique permet de comprendre les relations entre les hominiens du milieu et de la fin du Pléistocène, les relations entre ceux du début de cette époque restent non résolues. Les Paranthropes ont évolués entre 2,8 et 1 millions d'années, cohabitant avec de nombreux autres hominiens comme les Australopithèques ou les membres du genre Homo. Résoudre les relations entre ces espèces est déterminant pour comprendre l'origine de l'homme. Même à l'intérieur de l'espèce des Paranthropes, les relations entre les différentes branches identifiées sont sujet à débat. La plupart des chercheurs considèrent que les taxons de Paranthropus sont monophylétiques, cependant, des similitudes morphologiques entre Paranthropus robustus et Australopithecus africanus dans un contexte sud-africain et entre Paranthropus aethiopicus et Australopithecus afarensis dans un contexte d'Afrique de l'Est, ont évoqué la possibilité d'une paraphylie ou même d'un mélange entre espèces. Déterminer dans quelle mesure la variation au sein et entre les hominines du Pléistocène est due à la diversification évolutive par rapport au dimorphisme sexuel est donc fondamental pour résoudre ces relations.
Palesa Madupe et ses collègues viennent de publier un papier intitulé: Enamel proteins reveal biological sex and genetic variability within southern African Paranthropus. Ils ont analysé les protéines contenues dans l'émail dentaire de quatre Paranthropes d'Afrique du sud usuellement attribués à l'espèce Paranthropus robustus. Ces individus sont issus de la grotte de Swartkrans située sur le site archéologique de Cradle of Humankind à 40 km au nord de Johannesburg
Les dents utilisées dans cette étude sont issues d'une couche archéologique datée entre 1,8 et 2,2 millions d'années. Les résultats indiquent que les spécimens SK850 et SK835 sont des mâles, alors que les spécimens SK830 et SK14132 sont des femelles. Les méthodes morphologiques avaient concluent que SK830 était une femelle et que SK850 était un mâle en accord avec cette étude, mais que SK835 était une femelle à cause de sa petite taille en désaccord avec cette étude.
Les auteurs ont ensuite essayer de reconstruire un arbre phylogénétique afin de comparer le protéome de ces quatre Paranthropes avec celui d'individus de la famille Homo et celui de différentes espèces de singes comme le bonobo, le chimpanzé, le gorille et l'orang-outang. Les résultats montrent que les Paranthropes sont plus proches des Homo (sapiens, néandertaliens et dénisoviens) que des singes:
La figure ci-dessus montre de plus que l'individu SK835 est plus éloigné des trois autres.
Mise à jour
Ce papier a été définitivement publié en mai 2025: Enamel proteins reveal biological sex and genetic variability in southern African Paranthropus