Le Néolithique et le début de l'Âge du Bronze représentent des transitions essentielles dans l'histoire de l'Europe. Ainsi, une étude génétique récente attribue aux Européens contemporains trois ascendances majeures issues de trois populations anciennes distinctes: les chasseurs-cueilleurs de l'Ouest, les anciens Eurasiens du Nord proche du Paléolithique Sibérien et les premiers fermiers du Proche-Orient à l'origine du Néolithique Européen. De plus, plusieurs études ont donné des résultats d'ADN ancien daté de l'Âge du Bronze, mais aucune dans le Nord du Caucase. La culture de Maïkop était une culture archéologique importante du début de l'Âge du Bronze, et située au Nord du Caucase. Elle montre plusieurs phases de développement entre 3700 et 3000 av. JC. Les premiers Kourganes ont été fouillés en 1897 près de la ville Russe de Maïkop. Depuis, de nombreux matériels archéologiques datés de cette période ont été trouvés dans la région.
Il y a deux hypothèses différentes concernant l'origine de cette culture. La première considère qu'il y a une seule culture archéologique qui prend ses sources au Proche-Orient dans l'Anatolie de l'Est et dans la culture d'Uruk. La seconde considère deux sources distinctes: une issue du Proche-Orient et une seconde issue de la culture des Vases à Entonnoir du Nord de l'Europe. A.S. Sokolov et ses collègues viennent de publier un papier intitulé: Six complete mitochondrial genomes from Early Bronze Age humans in the North Caucasus. Cette étude fait suite à une première étude publiée en 2014 qui avait donné la séquence mitochondriale d'un individu issu du Kourgane de Klady dont l'haplogroupe déterminé était V7. Cette fois-ci, les auteurs donnent le résultat mitochondrial pour six individus de la culture de Maïkop:
Dans la figure ci-dessus, les points rouges correspondent aux Kourganes de Natukhayevskaya, Katusvina Krivitsa-2 et Chekon dont des échantillons ont été testés dans cette étude, le point vert correspond au Kourgane de Klady dont trois échantillons ont également été testés dans cette étude, les points noirs aux autres tombes de la culture de Maïkop de la région et les cercles blancs aux habitats de la culture de Maïkop.
En tout, dix nouveaux échantillons ont été testés, mais seulement cinq ont donné des résultats. Le tableau ci-dessus récapitule ces résultats en rajoutant la séquence V7 déterminée en 2014:
Les résultats issus de la région de Novosvobodnaya (Kourgane de Klady) donnent les haplogroupes V7, T2 et M52, et ceux situés plus au nord-ouest donnent les haplogroupes U8 (deux fois) et N1b. Les séquences sont les suivantes:
L'examen de ces séquences pose la question de la fiabilité de ces résultats. En effet ces séquences ne sont pas complètes. Par exemple la séquence V7 est déterminé uniquement à partir de la mutation 93G, alors que la mutation qui défini l'haplogroupe V: 4580A est absente. De plus la sous-clade V7 est définie par deux mutations 93G et 7444A. Seule la mutation 93G est présente et en plus c'est une mutation de la région hyper-variable HVR2 qui apparait dans de nombreux haplogroupes différents. Autre exemple, la séquence M52 est définie ici uniquement par la mutation 6020T, alors que l'haplogroupe M est défini par les mutations 489C, 10400T, 14783C et 15043A qui sont ici absentes.
Les séquences U8 sont liées au Paléolithique Européen. Très surprenant, l'haplogroupe M52 est fréquent aujourd'hui en Inde et absent en Europe. Je suis très sceptique sur ce résultat. Les autres haplogroupes sont reliés à l'expansion Néolithique au Proche-Orient et en Europe.
Les auteurs ont ensuite réalisé une Analyse en Composantes Principales en incorporant des séquences mitochondriales de l'Âge du Bronze issues d'études précédentes et des séquences mitochondriales contemporaines:
La séquence M52 (en vert ci-dessus) se distinguent nettement des autres séquences.
Les auteurs ont ensuite analysé le profil bactériologique des divers échantillons:
Toutes ces bactéries sont communes dans le sol sauf la Brucellose qui a été identifiée chez les individus de Novosvobodnaya. C'est une maladie qui se transmet à l'homme par les animaux notamment les bovins. Elle a pu être commune dans la population Néolithique Européenne.
ADN mitochondrial ancien de six individus de la culture de Maïkop
mercredi 17 août 2016. Lien permanent ADN ancien