Les relations phylogénétiques entre les hommes du Pléistocène Ancien en Eurasie comme Homo antecessor et les hommes qui sont apparus plus tard durant le Pléistocène Moyen comme Homo sapiens sont largement débattues. Pour ces plus anciens fossiles, les études moléculaires sont entravées par la dégradation de l'ADN ancien. Cependant, des études récentes ont démontré les possibilités des analyses des anciennes protéines. Frido Welker et ses collègues viennent de publier un papier intitulé: The dental proteome of Homo antecessor. Ils ont étudié les protéomes dentaires d'un individu Homo antecessor du site espagnol de Gran Dolina dans la Sierra de Atapuerca daté entre 772 et 949.000 ans, et d'un individu Homo erectus du site géorgien de Dmanisi dans le Caucase daté d'environ 1,77 millions d'années.

2020_Welker_FigureS1.jpg, avr. 2020

La qualité du protéome obtenu à partir de l'échantillon de Dmanisi est insuffisante pour réaliser une analyse approfondie. A l'inverse, les résultats obtenus sur l'individu de Gran Dolina sont de bonne qualité. Ils ont notamment montré que cet individu est de sexe masculin. De plus l'arbre phylogénétique reconstruit permet de montrer que Homo antecessor appartient à une branche sœur de celle qui mène aux espèces du Pléistocène Moyen: l'homme moderne, l'homme de Néandertal et l'homme de Denisova:

2020_Welker_Figure2a.jpg, avr. 2020

La date de divergence entre les ancêtres des hommes modernes, des hommes de Néandertal et de Denisova est estimée entre 550 et 765.000 ans, en accord avec l'âge de ce fossile de Gran Dolina, qui est plus ancien.